La protection 5 étoiles du motard : le gilet airbag moto

L’airbag est issu des recherches astronautiques (comme grand nombre d’innovations d’ailleurs). Repris par la suite par l’industrie automobile, il a logiquement évolué vers le monde de la moto. La société japonaise Mugen Denko a breveté le système en 1995 avant de le commercialiser en 1998 pour les cavaliers, puis par la suite une déclinaison moto.

A ce jour, on comptera 3 évolutions majeures de générations d’airbag moto

• Airbag 1^ère génération, dit airbag filaire
• Airbag 2^ème génération, dit airbag sans fil
• Airbag 3^ème génération, dit airbag autonome

A quoi sert un airbag moto ?

Le gilet airbag ne remplace pas la protection d’une veste moto, il la complète. Il va protéger les membres que la veste ne protègera pas, c’est-à-dire les parties vitales du corps humain comme l’ensemble du rachis, vertèbres cervicales jusqu’au coccyx et le thorax.

Lors d’une chute en moto, le conducteur se blesse souvent aux jambes et aux pieds. Ces membres inférieurs peuvent être endommagés lors d’un accident, mais ne sont généralement pas mortels. Dans les accidents moto les blessures aux membres inférieurs ne comptent que pour 15% des motards ayant survécus à un accident. On parlera ici de lésions prévalentes.

Cependant si la chute a comme conséquence qu’un obstacle rigide impacte le tronc, une zone riche en organes vitaux, ou si leur protection est insuffisante les dégâts peuvent êtres majeurs, pouvant entrainer la mort du motard, on parlera à ce moment-là de lésions fatales.

Petit rappel, le tronc comprend le thorax, l’abdomen et le petit bassin. Dans cette partie antérieure du corps humain nous trouvons les principaux organes internes comme les poumons, le foie, la rate, la trachée, l’œsophage, le cœur. Les côtes et les vertèbres se trouvent aussi dans cette zone vitale de l’être humain.  

Comme mentionné auparavant, la veste moto protège votre peau avec son tissu résistant à l’abrasion en cas de chute et de frottement contre le bitume de la route. Les coques de la veste comme les épaulières, les coudières et la dorsale vont protéger vos articulations de ces zones spécifiques. Mais la veste moto, étant souple, elle ne protège pas les organes vitaux dans les cas où un obstacle rigide impact votre zone vitale.

La fonction principale du gilet airbag moto est de protéger votre thorax ainsi que le dos et la nuque, c’est-à-dire les vertèbres, des cervicales aux lombaires. Le port du casque moto ne freinera en aucun cas les lésions dues au coup du lapin, au contraire, le poids de ce dernier les aggravera. L’airbag va protéger la nuque et éviter le coup du lapin.

Mais la présence d’un gilet airbag ne pourra pas protéger le corps entier, comme le ventre, partie molle qu’il est difficile de protéger. Effectivement si nous tenons en compte la position assise de la conduite, un airbag ne doit pas descendre sur le ventre et gêner ainsi à la conduite de la moto.

Lors d’un choc, le gilet une fois gonflé (on verra un peu plus tard comment il se déclenche) par son gaz absorbera l’impact du choc et ne le propagera pas.

L’airbag, la solution miracle ?

Ce serait bien, mais malgré tous ses supers pouvoirs, et même s’il vous sauverait certainement la vie, il a également ses limites. La solution miracle existe, celle de rester à la maison ou être dans un tank, où nous seront en sécurité face aux accidents. Mais plaisanterie à part, l’airbag ne peut pas remplacer une éventuelle carrosserie autour de nous qui nous protègera des chocs.

30-40 km/h, telle est la vitesse à laquelle le corps humain peut résister à un choc sans trop de dommages. Plus on augmente la vitesse, plus l’énergie cinétique augmente et on parlera à ce moment de lésions graves.

60km/h, la vitesse de votre choc contre un mur aura un impact sur votre cerveau qui sera dans un piteux état dans sa boite crânienne, mais le gilet airbag aura protégé les autres membres vitaux

100 km/h en moto, selon les données MAIDS 2004, 50% des accidents sont mortels. Le bon côté des choses est que les accidents à cette vitesse ne représentent qu’une toute petite partie des accidents. La mauvaise nouvelle est que la grande partie des accidents se situent entre 30 et 100 km/h, c’est-à-dire la vitesse au quotidien pour tout motard ou scootériste ! Même si tout le monde ne roule pas forcément à plus de 100 km/h en 2 roues, tout le monde roule à plus de 30km/h. Toujours selon la même étude MAIDS, 75% des impacts ont lieu à une vitesse jusqu’à 50 km/h et seulement 5,4% pour les vitesses supérieures à 100 km/h.

Vous constaterez donc que porter un gilet airbag ne vous donne pas le droit de vous sentir invincible, mais augmentera considérablement vos chances lors d’un accident. De part ces statistiques également, il est absolument faux de tenir un discours « je ne roule pas vite » ou « je ne vais pas loin ». Comme vous venez de le lire, les accidents ne se limitent pas à une vitesse élevée, mais bien à une vitesse rurale.

Quelles différences entre les générations d’airbag ?

L’airbag de première génération, dit également airbag filaire, est reconnaissable par son câble d’attache qui sera relié au véhicule sur une partie fixe (de préférence à l’arrière du véhicule). En cas de chute, le conducteur sera éjecté de son véhicule, ce qui occasionnera une tension du câble et déclenchera le gilet airbag.

L’airbag 2^ème génération, dit sans fil, fonctionnera sur la base d’ondes radios. Le fil des modèles 1^ères générations sera remplacé par des capteurs installés directement sur le véhicule. Ces capteurs ont la faculté de mesurer et détecter une situation d’accident telle qu’une inclinaison ou décélération anormales de manière à déclencher l’airbag par un ordre envoyé au boitier de commande.

L’airbag 3^ème génération, dit autonome, possède des capteurs directement dans le gilet. Ces capteurs beaucoup plus performants se déclenchent lorsqu’ils détectent une situation d’accident.

Les fabricants proposent des gilets seuls qui se portent par-dessus ou en dessous d’une veste moto, ou alors des vestes moto avec un airbag intégré.

Et comment cela fonctionne-t-il ?

Le système filaire (1^ère génération) doit être fixé sur une partie rigide du véhicule (pas le guidon), mais sous la selle par exemple. Cette sangle restera attachée au véhicule et viendra se fixer au gilet. Ensuite on peut démarrer.

• Cette sangle est élastique et pourra se tendre en cas de sollicitation.
• Passé une certaine pression (30kg), la sangle se détachera de son support.
• A ce moment le percuteur sera projeté sur la cartouche de Co2 (gaz) qui gonflera le gilet airbag en quelques millisecondes (ms). Cette valeur sera différente en fonction des gilets, plus la valeur est petite, plus le gilet se déclenchera vite.
• Une fois le gilet activé, il restera gonflé quelques secondes (cette valeur change en fonction des gilets, mais on parle de 6 à 10s) puis se dégonflera gentiment.

Sangle attachée à l’arrière du véhicule sur une partie fixe	L'attacher au gilet	Cartouche de CO2 avec sa fixation

Helite Airnest Turtle 2.0	Helite Touring	Helite Roadster

Le système autonome (3ème génération) indique que les capteurs ne sont pas sur le véhicule, mais dans le gilet. Ce système autonome de l’airbag intègrera un boitier électronique qui déclenchera le gilet en fonction des valeurs mesurées par des gyroscopes et accéléromètres. En effet, les progrès de la technologie permettent aux gyroscopes et accéléromètres de calculer et analyser constamment la position et le comportement du pilote. Dès que le système détecte une valeur anormale, ils donnent l’ordre de déclencher le gonflage du gilet. Or on ne parlera plus de cartouche Co2, mais de systèmes pyrotechniques, un peu comme dans les voitures. Avec cette technologie, on arrive à réduire le temps de déclenchement à 30, 40, 50ms.

Et après une chute, on fait quoi ?

Pour le système filaire, rien de particulier, on remplace la cartouche de Co2. Vous pouvez le faire vous-même, cela ne nécessite aucune compétence particulière.

Pour ce qui est des systèmes embarqués et ou autonomes, cela dépendra du fabricant.
Alpinestars et Dainese imposent que vos gilets soient retournés chez le fabricant pour une remise en état. Cela n’étant pas couvert par la garantie du fabricant, vous devrez retourner le gilet chez le revendeur, ou l’envoyer vous-même chez le fabricant pour une remise en état. Cette prestation vous sera facturée, donc pensez bien à vous renseigner sur les coûts au préalable.

DAINESE AIRBAG SMART JACKET

	ALPINESTARS TECH-AIR STREET

Une nouvelle technologie arrive sur le marché des gilets airbag depuis quelques temps. Les gilets fabriqués intègrent un boitier conçu par la société In&Motion. Intégrée par plusieurs fabricants tels que IXON – RST – FURYGAN –HELD, cette technologie sera intégrée par d’autres fabricants prochainement. Dans ce cas, un nouveau boîtier vous sera envoyé pour échange. Cependant, cette technologie requière un abonnement mensuel ou annuel obligatoire, faute de quoi il ne sera pas possible de l’utiliser. Là encore, pensez à bien vous renseigner sur les coûts.

IXON AIRBAG IX-U03	FURYGAN FURY AIRBAG SYSTEM	HELD EVEST CLIP IN